mardi 22 novembre 2011

A Modern Partisan - Un partisan d'aujourd'hui


A Modern Partisan - Un partisan d'aujourd'hui



(En français ci-dessous)

During World War II, the Belarusian Soviet Republic was the scene of intense partisan warfare. After the war, it was thus celebrated by Soviet propaganda as the Partisan Republic. To this date, this myth survives and memorials in every single village celebrate the feats of the partisans. In today's Belarus, under president Alyaksandar Lukashenka's authoritarian regime, opposition groups are true to this heritage. Indeed, illegality is often the only way to keep on fighting. One of those modern partisans is the human right defender Alies Byalyatski. He is now on trial and facing three to seven years in jail.


Alies Byalyatski is a man of principles. As a literature student in the 80s, he was already at odds with the administration because he spread forbidden verses from famous Belarusian poets. His engagement for human rights and for the nationalist cause almost got him kicked out of his faculty. Finally, he decided not to defend his thesis rather than to write something in the sense of the Soviet ideology. During the perestroyka and the first years of independent Belarus, Byalyatski was able to devote his time to his passion for literature and he became the director of the museum devoted to the famous Belarusian writer Maksim Bagdanovich.

Alyaksandar Lukashenka's election in 1994 and the following crack-down on democratic institutions and civil society changed everything for Byalyatski. In the wake of the big street protests of 1996 and the mass arrests, he returned to activism by founding the 'Spring-96' (Vyasna-96) human rights centre. They organized juridic and material help for the detainees and their families. The centre was registered in 1997 but forbidden for the first time in 1998. In the same year, he was put before the choice of being fired from his position as director of the museum or abandoning Vyasna. He chose Vyasna. In 1999, the center Вясна (vyasna: spring, in Belarusian) managed to regain official recognition but its engagement as a human rights watchdog and election observer irritated the regime. In 2003, it was forbidden for a second time.

Since then, Vyasna has been working illegally, as many Belarusian NGOs do. The centre has adopted partisan methods to continue its struggle for the respect of human rights in Belarus. Located in a residential building in Minsk, Vyasna is frequently raided by the special forces. They regularly seize the computers and arrest the staff. Byalyatski must have been arrested more than a dozen times and he has already been condemned to short jail sentences twice. Neither the tough working conditions in hiding nor the constant persecution by authorities have ever succeeded in making Ales and his colleagues abandon the fight.

At Vyasna, Belarusians have always found help against oppression. Unlawfully arrested and persecuted citizens can walk in and get help from their team of jurists. Its staff never gets tired of sending official complaints to the Belarusian courts, even though no complaint has ever led to any sanction against police officials or the regime's thugs. Indeed, the Belarusian judiciary is tightly controlled by the president. But as Byalyatski and his colleagues repeat all the time: if we don't complain, then they'll keep on saying that everything is alright.

Vyasna has been able to continue its work thanks to the generous support of many NGOs and governments from around the world. Ever since Vyasna is working underground, it can not legally receive any funding. Thus money has been flowing in through illegal channels, most notably through Polish and Lithuanian bank accounts. Whereas its fame somewhat protected it from repression as long as Lukashenka needed to maintain links with the Western world, everything changed in December 2010. After the 2010 presidential election and the massive repression that followed, Lukashenka found himself totally isolated from the West. This meant that the regime could crush civil society without any constraint. Many political leaders were put in jail and journalists were convicted for 'having insulted the president.'

After the opposition and the press, the human rights movement was targeted. The Belarusian KGB obviously aimed at the head of the movement and Alies Byalyatski was arrested on August 4th. He was accused of large scale tax evasion on the basis of documents transmitted by the Polish and Lithuanian authorities. This event provoked a scandal in both countries because the sloppiness of their respective justice ministries unwillingly helped the Belarusian authorities repress Byalyatski. Today, November 22th, Byalyatski's trial will resume. He is facing 3 to 7 years in jail.

The Belarusian state-controlled media now wages a smear campaign against him in which he is presented as an opportunist who used Western funds for himself. But Alies Byalyatski is rather a contemporary partisan, a man who decided to leave everything to be true to his principles and fight. In this sense, he is true to the Partisan Republic's heritage.

More information:
http://freeales.fidh.net/


Un partisan d'aujourd'hui

Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, la République Soviétique Bélarussienne fut le théâtre d'une lutte sanglante entre groupes de partisans et l'occupant nazi. Après la guerre, la propagande soviétique s'en servit et chanta les louanges de la 'République des Partisans'. Ce mythe est toujours vivant de nos jours et un monument célébrant les exploits des partisans se dresse presque dans chaque village. De nos jours, les groupes d'opposition au régime autoritaire du président Alïanksandar Loukachenka doivent recourir à des méthodes semblables. En effet, ils sont forcés d'agir clandestinement pour continuer leur lutte. Un de ses partisans modernes est Aliés Bïalïatski, célèbre activiste des droits de l'Homme. Il est maintenant devant les tribunaux et risque entre 3 et 7 ans de prison.

Aliés Bïalïatski est un homme de principes. Étudiant en littérature dans les années 80, il se fit rapidement remarqué par l'administration parce qu'il diffusait des poèmes interdits d'écrivains bélarussiens classiques. Son engagement pour les droits de l'Homme et ses positions nationalistes faillirent lui coûter sa place. Finalement, il renonça lui-même à défendre sa thèse plutôt que de la modifier selon l'idéologie de l'époque. Durant la péréstroïka et les premières années du Bélarus indépendant, Bïalïatski put enfin travailler dans son domaine et devint le directeur du musée dédié au célèbre écrivain bélarussien Maksim Bagdanovitch.

La vie de Bïalïatski bascula suite à l'élection d'Alïaksandar Loukachenka en 1994 et la répression contre les institutions démocratiques et la société civile qui suivit. Dans la foulée des manifestations de 1996 et des arrestations en masse, il se remit à l'activisme en fondant le centre des droits de l'Homme 'Printemps-96' (Vïasna-96). Son but était d'organiser une forme d'aide juridique et matérielle pour les gens incarcérés et leurs familles. Le centre fut officiellement enregistré en 1997, mais il fut interdit l'année suivante. La même année, Bïalïatski fut placé devant le dilemme suivant par les autorités: Vïasna ou son poste au musée. Il choisit Vïasna. En 1999, le centre fut a nouveau reconnu par l'état, mais son engagement constant pour les droits de l'Homme ainsi que son travail comme observateur lors des élections de 2003 irritèrent tant le régime qu'il fut à nouveau interdit.

Depuis, Vïasna travaille dans la clandestinité, comme d'autres ONG bélarussiennes. Le centre a adopté des méthodes de partisan afin de continuer à fonctionner. Situé dans un immeuble résidentiel du centre, Vïasna est souvent la cible de raids de la police et du KGB, la police secrète. Ils saisissent souvent du matériel et arrêtent les employés. Bïalïatski lui-même a dû être arrêté une douzaine de fois et il a déjà été condamné à deux peines de prison mineures. Ni les difficiles conditions de travail dans la clandestinité ni le harcèlement des autorités n'ont cependant réussi à faire baisser les bras à Aliés et ses collègues.

Au centre Vïasna, les Bélarussiens ont toujours pu compter sur de l'aide pour lutter contre l'oppression. Ceux qui se sont fait arrêter illégalement ou bien sont poursuivis sur base de leurs convictions peuvent se présenter chez eux et obtenir l'aide de leur équipe de juristes. Ceux-ci envoient sans relâche plainte après plainte aux tribunaux bélarussiens, même si aucune d'entre elle n'a jamais mené à de quelconques sanctions contre des policiers ou autres hommes de main du régime. En effet, les tribunaux sont soumis à l'étroite surveillance du régime. Mais, comme que Bïalïatski et ses collègues aiment le répéter: si nous ne nous plaignons pas, ils continueront à dire que tout va bien.

Vïasna a pu continuer à survivre dans l'illégalité grâce au généreux soutient de plusieurs ONG et gouvernements étrangers. En effet, n'étant pas reconnu, Vïasna ne peut recevoir de fonds légalement. C'est pourquoi l'argent transite par voies clandestines, généralement sur des comptes polonais et lituaniens avant d'être acheminé au Bélarus. Alors que sa célébrité le protégeait quelque peu tant que Loukachenka avait besoin de maintenir certaines relations avec l'Ouest, la situation a changé en décembre 2010. Après la présidentielle et la répression qui s'en est suivi, Loukachenka s'est retrouvé tout à fait isolé de l'Occident. Cela signifia entre autres que le régime pouvait écraser l'opposition et la société civile à sa guise. Plusieurs figures de proue de l'opposition furent mis en prison et des journalistes furent condamnés pour 'insulte au président'.

Après l'opposition et la presse, ce fut au tour du mouvement des droits de l'Homme d'être visé. Le KGB bélarussien a visiblement visé la tête du mouvement en arrêtant Aliés Bïalïatski le 4 août dernier. Il est accusé d'évasion fiscale à grande échelle sur la base de documents transmis par erreur par les autorités polonaises et lituaniennes. Cela a déclenché un scandale dans les deux pays vu que leurs ministères de la justice se retrouvent maintenant complices involontaires de la répression. Demain, le verdict sera annoncé. L'accusation réclame 5 ans de prison.

En même temps, les médias gouvernementaux bélarussiens mènent une campagne de salissage contre Bïalïatski en le présentant comme un opportuniste qui aurait utilisé l'argent de l'Ouest pour mener un train de vie luxueux. Aliés Bïalïatski est plutôt un partisan d'aujourd'hui, un homme qui a décidé de tout laisser tomber pour rester fidèle à ses principes et lutter. Dans un sens, il est fidèle à la tradition de la République des Partisans.

Pour plus d'information: 
http://freeales.fidh.net/



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